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Baiser. Texticule d'Avistodenas

Baiser

 


Comment appelle-t-on la « science du baiser » ? Mais non…pas la baisologie enfin… ! C’est une question très sérieuse. Vous baisez tous quelqu’un, un jour ou l’autre. Enfin vous embrassez quoi. Vous embrassez, vous avez embrassé ou vous embrasserez tous quelqu’un. Bref, vous lui donnez, lui avez donné ou lui donnerez un baiser. C’est normal, ça. Oui, avec la langue, évidemment ! On n’est plus des enfants de chœur tout de même. Un jour ou l’autre, on en arrive au premier baiser. C’est ainsi. Ca fait quoi ? Hé bien justement, c’est à la science du baiser qu’il appartient de nous le dire. Car nous, nous ne le savons pas. Scientifiquement. Nous n’avons aucune idée de ce qu’est un baiser, en réalité. Ce qui l’amène, ce qu’il déclenche, ce qu’il provoque… C’est donc à la philamatologie de nous le dire. Parfaitement : la philamatologie. Je recopie. Sept ans de médecine et trois années de spécialité. Pour devenir un fin philamatologue de profession. C’est quelque chose, quand même.  Déjà, pour inventer ce nom-là, il faut s’être bigrement penché sur le sujet. Dix ans d’études ! D’ailleurs, avant aujourd’hui, je ne savais même pas qu’une telle science pût exister. Le baiser, oui, je connaissais. Eh dites, quand même, je ne suis pas un grand spécialiste du baiser mais tout de même, je connais un peu la technique. D’ailleurs, c’est une fille, qui me l’a apprise. Elle n’a plus jamais voulu me revoir, après ça : je refusais obstinément de lui donner ma langue à sucer. A fortiori que quelqu’un vienne fourrer sa langue dans ma bouche. Non mais c’est quoi ça ! Je n’avais pas trop l’habitude de donner ma langue à sucer même à la plus jolie fille. Ca surprend, non ? Même à seize ans. Que voulez-vous, quand on n’est pas préparé, qu’on ne sait même pas à quoi servent les filles, ça suffoque. Les garçons, pas de problème, ça sert à jouer au foot. Ou à Tarzan. Jane, c’était juste pour faire joli dans le décor du film. J’avais bien remarqué des trucs…comme ça…entre eux, mais moi, c’était la solidité de la liane qui me semblait primordiale. La liane, c'est ce qui t'accroche. C'est ta ceinture de sécurité. Pas d’aller t’espadaffer six mètres plus bas. Et finalement, voyez comment va la vie, la liane, on ne s’en sert plus jamais, après. En revanche les filles… C’est nigaud, quand même, quand on n'a pas été formé. D’où l’utilité de la philamatologie.


Donc, une fois admis le fait que l’on peut très bien donner sa langue à suçoter – c’était le coup de la surprise quoi, faut le temps de s’y faire, j’ai failli me sauver en courant du ciné mais qu'est-ce qu'elle me voulait cette folle, on dirait le baiser de la pieuvre – alors là, on découvre des tas de choses. Mais tenons-nous en à la science.


On découvre des tas de choses, bien sûr, et c’est surtout Wendy Hill, professeure de psychologie - (si, aujourd’hui on dit « professeure ». Autrefois ça m’aurait valu un coup de pied au cul mais aujourd’hui c’est obligé : professeure. On dit : sapatrice-pompière, pour une femme sapeur-pompier) professeure donc au Lafayette College (Easton, Etats-Unis) - qui en découvre, des choses. Elle découvre les fondements biologiques, anatomiques, physiologiques, du baiser. Vous pensiez qu'un baiser c'était juste une galoche à la sauvette, bande de breloques ...! Laissez-moi vous dire ! Ce qui est sûr, c’est qu’elle est plus avancée que je l’étais au début de ma carrière de baiseur. D’embrasseur. Ca m’avait tellement perturbé, ce truc, à la fois de devoir prêter ma langue à quelqu’un, et que mon embrasseuse, superbe fille au demeurant, ne voulût plus me voir après ça – qui sait ce qu’elle est allée imaginer sur mon compte, elle a peut-être été vexée de me sentir rétif, peut-être même avais-je bouffé de l'ail avant d'aller au ciné, ainsi que l'on fait d'habitude, allez savoir… - tellement perturbé donc que j’ai mis du temps à revenir au chantier. Ce qui est sûr, c'est qu'elle ne l'a pas eue, ma langue. Je n’avais personne, en tous cas pas Wendy Hill, à qui poser la question : dis donc, il faut mettre aussi la langue… ? Si au moins, elle avait accepté de me revoir, j’aurais compris tout seul. Pas plus con qu’un autre. Mais là, paf, recalé. Au premier essai. Et sans le moindre entraînement lingual. Sans même savoir ce qu’elle me voulait. Je la lui aurais donnée tout de suite, ma langue à sucer, c’est juste que sur le coup, c’est énorme. Pas la langue, la stupeur. 
Et il y a de quoi !


Tenez-vous bien, j’annonce : lors du baiser, le niveau de cortisol diminue. Ce qui réduit le niveau de stress. Et le niveau d’ocytocine augmente. Ce qui favorise la confiance et les relations sociales ! Quand on a l’habitude, peut-être ! Mais quand on ne l’a pas, comme moi à seize ans, hé bien c’est exactement l’inverse qui se produit. Ah dis donc, mon niveau de stress ! En flèche oui, qu’il est remonté. Du fulminate de fébrilium. Quant à la confiance et aux relations sociales, vazy… Putain, qu’est-ce que j’ai encore fait. Ou pas fait. Sa copine, quand je lui ai demandé son adresse : « Désolée, elle m’a dit de ne pas te la donner ». Vous vous rendez compte ? Tout ça parce que je n’ai pas voulu qu’elle mette sa langue dans ma bouche, au ciné ? Alors que la veille elle sautait sur mon dos, m'enfourchait et me chatouillait le nez de sa blondinette chevelure ? Si je m’en souviens dites ! Ca trouble, quand même. Alors là, je veux bien que l’ocytocine et le cortisol fassent comme dit Wendy Hill, la professeure. Mais pour le baiser, quand t’as pas l’habitude, tintin. Le cortisol et l’ocytocine, ça marche à condition de ne pas se le rater, le premier baiser, sinon, c’est tout l’inverse. Comme quoi, le savoir, c’est important. Si j’avais su, pour la corti...tocine, peut-être que je n’aurais pas salopé mon premier baiser. Bon tant pis, peut-être aussi que je m’en remettrai.

 

L'humour est la respiration du sérieux, 

il signe notre supériorité sur la pesanteur du réel. (Trouvé dans le caniveau).

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