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Voirie

Voirie

 

 

Le conseil municipal de la ville de Navestock, dans l'Essex, a pris une décision historique : la non-réfection des nombreux nids de poule qui jalonnent la chaussée. Motif : obliger les automobilistes à ralentir. Voilà une solution d'avenir... Que n'y avait-on pensé plus tôt...

Ca interpelle, non ? Comme on dit.

Alors, de deux choses l'une : ou bien la décision des conseillers municipaux, élus pour leur intelligence et leur compréhension des problèmes - ce sont des conseillers tout de même même ! - est idiote, ou bien elle est cohérente. Faire ralentir les bagnoles, d'accord, c'est cohérent. Mais soit on le fait en réparant, aménageant, soit on laisse péter le mérinos.

Si laisser péter le mérinos est cohérent, alors cette décision est prorogeable, et reconductible ad vitam éternuam. Donc, l'état des routes de Navestock dans l'Essex est voué à se dégrader jusqu'à ruine complète. Ruine complète, ça veut dire quoi...?

Lorsque les nids de poule seront devenus nids d'autruche, puis de pachyderme, il ne restera plus de bitume sur la chaussée. Sous le bitume, on trouve une couche de fondation faite de grave, ou de granulats appropriés, compactés, arrosés, puis re-compactés. Mais en l'absence de couche de roulement, qui fait également office de protection, à la première ondée sérieuse, la couche de fondation va se désagréger totalement et vous obtiendrez alors sous la circulation ni plus ni moins que les bonnes vieilles fondrières du temps des diligences et là, croyez-moi si vous voulez, ça va faire le bonheur de tous les clubs de moto-cross de la région. La ville risque même de devenir célèbre pour ses fondrières et d'attirer tous les fondus de véhicules tout terrain et tous les fêlés de rustique et de nature.

Sans compter que, pour se désembourbailler, les voitures normales, celle qui roulent en principe sur goudron, sans même parler des camions bien sûr, je ne suis pas partisan de paniquer les foules, auront le choix entre trois possibilités :

Soit se faire tracter par un quatre-quatre au bout d'un câble ou d'un filin d'acier, mais le véhicule tireur, voire pousseur car il y a aussi des inconscients, va occasionner d'autres fondrières là où il n'y en avait pas encore de trop.

Soit placer des fagots devant les roues embourbées, et alors lesdits fagots, réduits en miettes, viendront s'ajouter à la fangasse générale ce qui aura pour effet d'en augmenter l'épaisseur. A moi les cuissardes.

Soit, solution plus élégante, saupoudrer devant les roues patineuses de la poudre de ciment laquelle, absorbant instantanément l'humidité, consolidera le sol juste devant la roue mais attention, cette solution n'est valable que si l'ornière n'est pas complètement inondée sinon, il faudra utiliser un ciment de qualité « prise à la mer ». Celui que l'on emploie pour la construction de digues et installations portuaires... Il y a toujours une solution. Mais on ne viendra pas se plaindre ensuite, le ciment ayant fait sa prise, de se retrouver avec des blocs sur la route. Mais des parpaings comak ! Rien de mieux pour arrêter les voitures-bélier. D'une pierre deux coups : plus d'excès de vitesse, plus de casse-vitrines.

Bref, chacun traçant sa propre route sur la route, et avec les moyens les plus divers de la débrouille, ce n'est plus la conduite au taquet qui menace en effet mais la conduite ventre à terre, avec arrachage des pots d'échappement.

Car sous une route, que trouve-t-on ? Des canalisations ! Enterrées bien sûr. Mais à force de faire des ornières à racler du plancher, on finira par rouler sur les canalisations, direct, et autres gaines électriques ou gaz de ville... Je sens que vous commencez à rigoler...

Alors bon : vous pétez une canalisation d'eau de Ville. Hop, il faut couper l'eau de la Ville. Et comme il n'est pas question de réparer car ça va péter tout de suite derrière ou ailleurs tant qu'on ne refait pas la route, la ville entière est privée d'eau potable. Vous pétez une canalisation d'eaux usées. Même pas la peine que je vous raconte la pestilence et les remugles qui vont se répandre dans l'agglomération. Plus que les odeurs de pestilence, la peste elle-même, et le choléra, vont faire leur réapparition. Surtout lorsque les gens, ne pouvant plus utiliser leurs commodités, vont comme au Moyen-âge, déverser le contenu de leur cagadou par la fenêtre. C'est le marchand de cirés qui va être content.

Et pour finir, vous pétez une gaine électrique. Si vous passez sur des pneus, ça va. Mais si vous avez le malheur de traverser à pied mon vieux, attendez-vous aux pires châtaignes de votre vie de Navestockien n'est-ce pas. Et si vous pétez une canalisation de gaz, alors là sauve qui peut, abandonnez au plus vite tout espoir et vos habitations, ça va être la guerre. Pire qu'un champ de mines et vous ne pouvez même plus éteindre les incendies vu que l'eau a été coupée.

Résultat : où le conseil municipal va-t-il trouver les sous pour reconstruire une ville. Où ? Dans ma poche ? Alors là tu peux courir... Je veux bien aider les victimes de catastrophes, pas ceux qui les provoquent.

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