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avistodenas.over-blog.com

Psychose

Psychose. Extrait de http://avistodenas.over-blog.com/


 
« Il ne faut pas dire à un enfant âgé de moins de six ans : quand tu sortiras, pense à mettre ton manteau car il fait froid dehors, mais plutôt : quand tu sortiras, si tu as froid, pense à revenir mettre ton manteau. En effet, le psychologue Yuko Munakata (université du Colorado) a découvert que le cerveau des jeunes enfants est incapable de se projeter dans l'avenir, mais qu'il peut, en revanche, se rappeler un bon conseil. »
Voilà. Textuel. Je ne joue pas avec vos nerfs, je vous recopie l'article tel quel. Sans fard ni artifice.
Mais ils vont les chercher où, leurs psychologues de l'université du Colorado ! Ou alors, les psychologues du Colorado ont-ils coutume d'abuser des psychotropes, pour aller boularder des trucs pareils ? D'abord parce que, sans même s'être vrillé sur la question, on s'en doutait un peu, que les enfants de moins de six ans ne se projetaient pas trop dans l'avenir, sinon pour dire « quand je serai grand, je serai pompier ». Enfin moi, c'était berger. Pour avoir un long bâton. Je rêvais d'avoir un long bâton. Je me projetais quand même dans un bâton. Plus tard, ce fut toréador. Pour avoir une cape et une épée, comme zorro.
Mais enfin... Enfin... ! ...bon admettons. Chaque fois que vous avez quelque chose à dire à votre mouflet (on ne parle pas de mouflettes n'est-ce pas, les filles c'est bien plus malin et avisé), donc lorsque vous voulez passer un message à votre bambin, dites-moi, à moi, si vous testez plusieurs formulations possibles dans l'intérêt de la projection dans le futur du petit génie qui vous est tombé dessus avant de lui faire communication de la meilleure. Formulation. Vous le faites, ça ? Moi pas. Ni même ça me viendrait à l'idée. D'abord je le sais, s'il fait froid ou pas. Et si je dois le laisser sortir avec ou sans manteau. On ne va pas me raconter d'histoires.
On se demande s'il n'est pas temps de s'équiper, nous parents hyper-responsabilisés, d'une sorte de petit traducteur pour enfants de moins de six ans désireux de se projeter dans l'avenir. Dont la fonction pourrait être intégrée au cellulaire. Ainsi que de bien d'autres fonctions d'ailleurs, comme de parler aux huîtres... aux concombres de mer... enfin à tout ce qui ne se projette pas très aisément dans l'avenir.
Ce qu'il y a de bien, avec les psychologues psychotropés à donf, c'est qu'ils pensent toujours à des trucs auxquels nous autres, pauvres imbéciles à casquette, nous ne pensons jamais. En somme, nous qui ne sommes pas familiarisés avec l'art de la conjecture.
« Quand tu sortiras... » Pfiouou... j'étais déjà dehors... à six ans... Et alors, froid ou chaud, croyez bien que j'avais autre chose en tête que de prendre la température du dehors, quand j'étais dehors. Incapable de me projeter dans l'avenir ? Mon oeil ! L'avenir, l'avenir immédiat, c'était un ballon ou un copain, voilà ce que c'était l'avenir, certainement pas un manteau, ni même une veste. Des godasses...encore... Passe... Ouais, passe la balle...
Mais alors, en plus de savoir où ils vont chercher leurs psychologues, dans le Colorado, je me demande aussi où ils vont chercher leurs gosses, qui aient la patience, au moment d'aller jouer dehors, d'écouter des phrases aussi longues et chargées... de menaces voilées, finalement. Mais c'est qu'il y a de quoi les perturber salement, les mômes : « Attention...s'il fait froid... si tu ne mets pas ton manteau... oh malheureux, si tu savais tout ce qui risque de te tomber sur la gueule... »
Eh oui, dans l'esprit d'un gosse (qui a la patience d'écouter), c'est ça... Bon, il fait bien le rapport entre « froid » et « manteau », ça d'accord. Mais si vous avez l'air d'avoir bien réfléchi (à la façon de lui dire), et qu'il croit - car les gosses, ça se raconte pas mal d'histoires dans leur tête – que vous avez bien réfléchi à tout ce qui peut lui tomber dessus si par temps froid, il oublie son manteau, il va finir par envoyer des éclaireurs, dehors, pour voir ce qui se passe, dehors, avant de sortir. Il finira par vous envoyer, vous, tâter de la température, tellement vous lui aurez collé les jetons. Et plus tard, il aura un TOC : il ne pourra plus sortir sans avoir consulté vingt fois le thermomètre. Que dis-je, cent fois. Et il n'aura pas fait dix mètres dehors sans être obligé de revenir vérifier le thermomètre, s'il marche, et aller comparer avec celui de la terrasse, pour voir s'ils sont bien d'accord entre eux. Un enfer, que vous lui préparez, si vous faites cela. Il ne sortira plus sans avoir enfilé, au cas où la température connaîtrait une chute brutale, douze laines par-dessus le thermolactyl, deux manteaux et trois coupe-vent. Et au premier souffle d'air vicieux à l'angle d'une ruelle méchamment orientée plein Nord, il va se jeter sous la première porte cochère sans pouvoir en décarrer. C'est ça, ce que vous voulez faire à votre gosse? Bon ben, allez-y, écoutez le professeur Yuko Munakata. Je vous aurai prévenus : une fillette ne pouvait plus toucher une poignée de porte, tant elle avait vu sa mère les désinfecter.
Sinon, écoutez l'anti-psychologue Avisto de l'université de chez moi. Apprenez d'abord aux mouflets à faire confiance aux adultes de la maison et à ne pas les prendre pour des billes : « Mets ton manteau, il fait froid. -Non, il fait pas froid. - Oh petit, tu crois que je te dirais de mettre ton manteau, s'il faisait chaud ? Alors tu mets ton manteau, exécution. » Déjà, le môme se dit, dans sa petite tête incapable de se projeter dans l'avenir ni quoi que se soit d'autre que le Père Noël : « Celui-là, pas moyen de le tordre ». Et ça, croyez-moi, c'est une leçon dont il se souviendra longtemps...mais longtemps... même dans un futur qu'il ne projette pas encore. Pour le manteau et le froid, s'il n'est pas trop débile, il s'en sortira. Mais pour ce qui est de faire ce qu'on lui dit, ou ne pas faire ce qu'on lui interdit, çela s'apprend, et le plus tôt le mieux. Après, transgresser les interdits, l'adolescence, ça sert à ça justement. Et il faut même tenir bon, parce que de toute façon, un jour, l'ado vous échappe. Et le plus tard le mieux. Pour son équilibre.
Ce qu'il faut éviter, par-dessus tout, c'est l'indécision dans la mauvaise humeur. Parce qu'alors là mon vieux, vous lui foutez l'angoisse, au môme. Vous en faites un trembleur, en dedans, un psychasthénique. Oh il se trouvera toujours quelqu'un pour vous traiter de brutasse de bourreau d'enfants, c'est sûr. Laissez dire : ce sont des psychologues, ou qui se diagnostiquent tels, salement psychotropés de la fumette intellectuelle. Et rien n'est plus dangereux, pour un môme normal a priori, qu'un adulte psychagogue en goguette. Plus on a de psys, plus on a de psychopathes. Vous pouvez vérifier les statistiques; D'ailleurs un psychologue, c'est bien connu, ça psychologise tout. Même la façon de tenir sa cuillère.

 

L'humour est la respiration du sérieux, 

il signe notre supériorité sur la pesanteur du réel. (Trouvé dans le caniveau).

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