Interview. Texticule d'Avistodenas

Interview

   - Chers télespectateurs," Le Petit Merdeux",  journal à parution éclipsoïdale, a rencontré pour vous le professeur Avistodenas, professeur de quoi, au fait ?

      - Pr Av : Professeur de Professionnalisme Appliqué et de Littérature potagère et...

      -LPM : Que pensez-vous du chanteur Orelsan ? 

      -Pr Av : heu... si vous ne me laissez pas terminer mes phrases ça va mal se mettre, garçon. Croyez-vous vraiment que ce que je pense du chanteur Orelsan intéresse vos télespectateurs ? Je n'imagine pas une seconde que mon statut de star m'autorise à dire aux gens ce qu'ils doivent penser du chanteur Orelsan. Chacun pense selon ses moyens et un potager n'est pas fait que d'un seul légume sinon c'est de la monoculture et même...

       -LPM: Quel âge avez-vous ?

       - Pr Av : l'âge de mes texticules. (Regard égrillard du Pr. Avisto en direction de la caméra, genre : j'aurais très bien pu dire autrement...)

       - LPM :Vous dites : « La frustration est l'origine et la substance de la pensée... ", par...

       - Pr Av: Un peu, mon neveu...

       - LPM : Si vous ne me laissez pas finir de poser mes questions... Vous êtes sans doute Professeur de.. de quoi au fait...?  mais la vedette de l'émission, c'est quand même moi, qui vous ai invité. Que seriez-vous sans moi...!

       - Pr Av : Ce que toujours je fus : le meilleur.

       - LPM : Bon, heu... Comment avez-vous rencontré la Littérature Potagère...?

      - Pr Av : Dans mon potager, c'te connerie. Dis donc, si t'en as que des comme ça dans ta musette tu ferais mieux de faire gendarme.

      - LPM : Vous dites que vous auriez aimé être Clotide Courau...

      - Pr Av : J'ai dit ça moi ? Y aurait pas comme une erreur de casting ? (Le Pr Avisto, atterré, lorgne vers la maquilleuse).

      -LPM : Non non, je vous assure, vous êtes bien le professeur Avistodenas, professeur de quoi déjà...? et j'ai lu cette déclaration dans un vieux numéro de "La Redoute"»...

      - Pr Av : Ah ben voilà. Faut sélectionner vos lectures mon vieux. Mais bon, si ça vous arrange, faisons comme si je l'avais dit. En effet très cher, j'aurais voulu être Clotilde Courau. Comment ! (Le professeur Avistodenas met ses deux poings sur ses hanches). Voilà une nénette que son statut de star partie de rien autorisait à cracher sur le système dans la veine "je me suis faite toute seule je dois rien à personne" et, sitôt princesse de Savoie, elle oublie tout, elle fait la princesse, et le système l'arrange. Voilà le type de révolution copernicienne que j'aurais aimé connaître.

      -LPM : Vous avez dit également que vous auriez aimé être roi d'Ecosse. C'est pour le kilt ?

      - Pr Av : Ah tiens, c'est vrai, j'aurais pu dire ça, moi. Dites donc mon gars, ça vous intéresserait un job de « phrases que j'aurais pu dire » ? Non sans déconner, je pourrais très bien les dire vous savez... Et puis vous pourriez intituler votre émission : « Les phrases qu'ils auraient pu dire...ou qu'ils n'ont jamais dites... ». C'est moderne ça Coco.

      - LPM : Vous avez un faible pour Dieudonné, c'est vrai ?

      - Pr Av : Non c'est lui qui a un faible pour moi. Vous confondez. (Pr Avistodenas, faisant mine de se lever pour décarrer) Vous l'avez pas invité au moins !

      - LPM : Pourquoi n'avez-vous pas choisi la profession de chanteur ?

      - Pr Av : Parce que c'est une affaire intime : je ne chante qu'en présence de mon avocat, d'abord, et ensuite en présence de mon potager pour faire pleuvoir, ou nu, pour faire mûrir mes tomates.

      - LPM :  Lorsque vous étiez enfant, si vous vous faisiez une bosse au front, votre grand-mère vous plaçait une grosse pièce de cinq francs sur la bosse, avec un bandage par-dessus. C'est très con !

      - Pr Av : Félicitations ! Non seulement il vous arrive de poser des questions de plus de cinq mots, mais de surcroît, celle-ci est bien renseignée ! Vous l'avez pêchée dans "Le chasseur Français" ou quoi ! En effet, ma grand-mère me posait un grosse pièce de cinq francs sur la bosse. Mais vous savez, depuis qu'ils ont coupé tous les cinqfraniers... C'est plus ce que c'était....

      - LPM : On vous dit distant, secret...

      - Pr Av : La Littérature Potagère ne s'accommode pas de strass et paillettes. La mise en abyme tomatière exige solitude érémitique et …

      - LPM : Cela vous gêne-t-il d'être l'égérie de Coca-Cola ?

      - Pr Av : Pas le moins du monde puisque cela me permet de creuser des puits au Burkina-Faso. Pour arroser les tomates.

      -LPM :  N'avez-vous pas envisagé d'adapter vos texticules au cinéma ?

      - Pr Av : Pourquoi pas ! La minceur de l'intrigue est gage de dépouillement. Sans compter que la Littérature Potagère est une littérature bio, garantie sans ogm ni pesticides. Un film sans pesticides, c'est bon pour le moral des français.

      -LPM : On dit que vous allez être édité en braille...

      - Pr Av : Vous me défrichez l'horizon, mec... Tout le monde a le droit de se marrer après tout. Même les aveugles.

      -LPM : Bon voila une interview rondement menée. Professeur de quoi, déjà ...? c'est pas que je m'ennuie...

      - Pr Av : Mais moi non plus. Professeur de professionnalisme Appliqué.Vous m'avez fait passer un bon moment, garçon.

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L'humour est la respiration du sérieux, 

il signe notre supériorité sur la pesanteur du réel. (Trouvé dans le caniveau).

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